Les métiers de l’humain, c’est d’abord des métiers de l’humain !
On en parle souvent pour les startups ou les scale-ups de la tech. Mais dans le médico-social, c’est encore plus vrai. Le cœur du réacteur, ce sont les femmes et les hommes qui s’engagent chaque jour, avec passion et dévouement, pour prendre soin des plus vulnérables.
Alors, en tant que dirigeant d’Ehpad, comment faire pour que leurs conditions de travail soient à la hauteur de cet engagement ? Comment faire pour que leurs compétences et leur dévouement ne se retournent pas contre eux sous forme de risques physiques ou psychosociaux ? Comment créer un environnement de travail qui favorise l’épanouissement professionnel tout en assurant la sécurité et le bien-être des équipes ?
C’est tout l’enjeu d’une prévention active et volontariste des risques au travail. Et sur ce sujet, il y a matière à progresser ! Car malgré les efforts déjà entrepris, force est de constater que les professionnels du secteur restent exposés à de nombreux risques, tant physiques que psychologiques.
Je vais partager ici quelques pistes, en m’appuyant notamment sur :
- le rapport de l’ANACT sur les retours d’expérience Covid en Ehpad
- le guide pratique QVT dans le secteur social et médico-social de l’ANACT
- les travaux récents de la HAS sur la qualité de vie au travail dans les établissements de santé
- … et naturellement sur les retours d’expériences des dizaines d’établissements accompagnés
L’idée n’est pas d’apporter des réponses toutes faites, mais des angles d’approche pour nourrir la réflexion. Car chaque établissement a sa réalité propre, son histoire, sa culture. Et seule une démarche collective et participative permettra de trouver les solutions les mieux adaptées à chaque contexte.
Alors, par où commencer ?
D’abord, il me semble qu’il faut partir du réel du travail et de ce que vivent les équipes au quotidien. Quels sont les principaux risques ? Où se situent les points de tension ? Quelles sont les situations qui génèrent du stress, de la fatigue, voire de la souffrance ? Il s’agit d’observer, d’écouter, de questionner sans a priori, pour dresser un état des lieux objectif et partagé.
Ensuite, il s’agit de co-construire des réponses concrètes, qui combinent à la fois des actions sur l’organisation, la formation, l’ergonomie des locaux et des équipements. Le tout dans une approche systémique, qui prend en compte les interactions entre ces différentes dimensions. Car souvent, c’est dans l’articulation entre ces leviers que se trouvent les solutions les plus pertinentes.
Enfin, l’essentiel est de donner aux équipes les moyens d’agir sur leur travail. De les impliquer dans l’analyse des risques et dans la recherche de solutions. De leur faire confiance pour expérimenter, ajuster, améliorer en continu les pratiques et l’organisation.
Car ce sont elles, les expertes du quotidien ! Leur expérience est précieuse pour trouver les bons leviers. Et leur adhésion est clé pour garantir l’efficacité des mesures. Sans oublier que cette implication est en soi un facteur de motivation et d’engagement, qui contribue directement à la qualité de vie au travail.
Comment avancer ?
Alors, vous qui managez ces équipes au grand cœur, prenez le temps de les écouter. Prenez le temps de comprendre leurs besoins, leurs contraintes, mais aussi leurs aspirations et leurs idées. Créez des espaces de dialogue, formels et informels, où chacun peut s’exprimer librement. Valorisez les initiatives, encouragez l’innovation sociale. Et vous verrez que, ensemble, vous trouverez la voie pour allier qualité de vie au travail et qualité de l’accompagnement des résidents.
C’est un chemin exigeant, qui demande du temps, de l’énergie, de la persévérance. Un chemin qui peut parfois sembler semé d’embûches, face aux contraintes budgétaires, réglementaires, ou simplement aux habitudes bien ancrées. Mais c’est un chemin ô combien enthousiasmant ! Car il y va de notre capacité à ré-humaniser le monde du travail, à retisser des liens de confiance et de coopération. À redonner du sens et de la fierté à ces métiers essentiels.
Avançons sur cette voie, pas à pas mais résolument ! Célébrons chaque petite victoire, chaque amélioration, aussi modeste soit-elle. Car c’est la somme de ces petits pas qui fera la grande différence. Pour les professionnels, pour les résidents, pour leurs familles. Et in fine, pour toute notre société.
Le jeu en vaut la chandelle. Car investir dans la qualité de vie au travail des soignants, c’est investir dans la qualité des soins. C’est créer un cercle vertueux où le bien-être des uns nourrit celui des autres. C’est construire, ensemble, un modèle de prise en charge plus humain, plus digne, plus respectueux de chacun.
Alors, relevons ce défi avec enthousiasme et détermination. Car c’est bien plus qu’un enjeu managérial : c’est un enjeu de société, un enjeu d’humanité.
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