Nous sommes tous de plus en plus sédentaires.
C’est vrai à la maison, avec des plateformes de streaming et des activités bien moins indolores que le sport. Et c’est également vrai au travail, en grande partie à cause du digital dont la présence n’a de cesse de progresser en entreprise.
D’après l’OMS, la sédentarité est un facteur de risque majeur de maladies non transmissibles (MNT) ainsi que la quatrième cause principale de décès prématurés dans le monde (source OMS).
OMS
C’est un risque auquel on ne pense jamais, pourtant, la sédentarité est de ce fait un réel enjeu de santé pour les entreprises.
Voyons ensemble ce qu’est la sédentarité en entreprise et les actions qui peuvent être mise en place pour prévenir ce risque.
La sédentarité en entreprise, c’est quoi ?
Côté définition, une posture sédentaire se caractérise par une posture assise ou allongée maintenue dans le temps et associée à une très faible dépense énergétique (source INRS).
Une posture sédentaire au travail se définit par l’association conjointe des trois conditions ci-dessous.
- Le travail s’effectue en posture assise (la posture allongée est rarement observée en entreprise).
- L’activité réalisée induit une très faible dépense énergétique.
- La posture est maintenue dans le temps : on prendra en compte la durée de chaque période passée en postures sédentaires sans interruption et la durée cumulée journalière de ces périodes (source INRS)
La mesure de la dépense énergétique d’une activité se base sur le MET (Metabolic Equivalent Task), qui correspond au minimum nécessaire au fonctionnement des organes au repos pendant le sommeil. On considère alors qu’une dépense énergétique est faible quand elle est comprise entre 1 et 1,5 MET.
Comme le montre le schéma ci-après, la dépense énergétique de repos est égale à 1 MET et celle associée aux postures sédentaires est donc inférieure ou égale à 1,5 MET.
(source INRS)
Quel que soit le poste occupé par vos employés, c’est en analysant la combinaison de ces 3 conditions que vous pouvez déterminer si, oui ou non, l’activité est sédentaire.
Quels sont les risques pour les employés concernés ?
Une exposition aux postures sédentaires est associée :
- à une élévation du taux de mortalité toutes causes confondues et du taux de mortalité cardiovasculaire ;
- à un risque accru de développement de certaines formes de cancer, de pathologies cardiovasculaires, d’un diabète de type II et d’une obésité ;
- au développement de troubles musculosquelettiques (TMS), telles que les lombalgies, ou encore d’effets sur la santé mentale, comme l’anxiété ou la dépression (source INRS)
Ces risques ne sont pas anodins, comme souvent pour les risques invisibles. Il convient donc de mettre en place des actions pour prévenir et maîtriser ce risque.
Alors, quelles actions concrètes mettre en place ?
Il est recommandé d’opter pour des actions créant des conditions permettant aux salariés de rompre régulièrement les périodes passées en postures sédentaires, idéalement toutes les 30 minutes, et de limiter leur durée cumulée, idéalement à 5 heures par jour (source INRS).
Pour cela, l’employeur peut agir sur :
- La conception des lieux de travail
- L’organisation du travail
- L’aménagement de l’espace de travail
- La sensibilisation, l’information et la formation de ses salariés
Et concrètement ça donne quoi ?
Pour le personnel de bureau, vous pouvez opter pour quelques postes permettant le travail assis/debout. Ces bureaux réglables sont souvent partagés en entreprise puisque travailler continuellement debout n’est pas à conseiller. Certaines entreprises vont même plus loin en combinant vélo ou tapis de marche sous ces bureaux pour ajouter une activité physique douce durant le travail.
Plus généralement, vous pouvez vous rapprochez d’acteurs locaux et nouer des partenariats avec des centres sportifs à proximité. Les tarifs négociés pourront inciter une partie de vos employés à pratiquer une activité physique régulière.
Pour ceux qui veulent choisir leur sport sans aucune contrainte, le plus simple reste de financer l’abonnement ou la licence du sport choisi pour tout ou partie. Certaines entreprises choisissent de mettre à disposition une enveloppe budgétaire par employé.
Quand c’est possible pour vous, vous pouvez aller jusqu’à organiser des activités, notamment sur la pause déjeuner, pour la proposer aux employés qui le souhaitent. En sondant leurs goûts au préalable, vous devriez avoir de nombreux participants. Sinon, vous pouvez miser sur des événements extérieurs en encourageant la participation de leurs employés, qui arborent fièrement leurs couleurs.
Plus facilement encore, vous pouvez proposer de nouveaux formats de réunions, ou la marche et les déplacements sont autorisés et encouragés ou encore promouvoir l’utilisation des escaliers.
Enfin, la sensibilisation et l’information sont des piliers à travailler. Nous n’avons souvent pas conscience de notre état sédentaire et des conséquences que cela implique pour notre santé. A vous d’éveiller les consciences pour engager le changement (source Les Echos Solutions).
Dans tous les cas, comme pour tous les autres risques, il n’existe pas de solution magique adaptée pour tous, tout le temps.
En conclusion…
Identifier les postures sédentaires et analyser le niveau d’exposition de vos employés au risque de sédentarité doit être la base de votre réflexion et de votre démarche, comme toujours. Mais ensuite, il vous appartient de créer un plan d’action à l’image de votre entreprise et de vos employés pour limiter et maîtriser le risque de sédentarité.
Intervenir auprès de toutes les personnes concernées ne sera pas chose aisée, c’est pourquoi nous vous recommandons de vous tourner vers des actions concrètes pensez avec vos salariés.
Si nous devions consulter votre Document Unique d’Evaluation des Risques Professionnels, aurions-nous la joie d’y voir apparaître le risque de sédentarité et de vous identifier comme un bon élève ?
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