Conseil 02/02/2023

Obligatoires mais souvent impopulaires, comment faire porter les EPI à vos employés ?


Pendant près d’un an, le monde entier s’est vu obligé de porter un Équipement de Protection Individuelle (EPI), en portant un masque respiratoire dans les lieux publics pour cause de pandémie. Malgré un danger réel et connu, de nombreuses personnes n’ont pourtant pas accepté de se plier à cette obligation, préférant prendre le risque plutôt que de subir cet « accessoire » gênant. 

Cette situation est vécue chaque jour en entreprise. Et comme pour la pandémie, elle aboutit régulièrement à des dommages, parfois irréversibles voire létaux, pour la personne réfractaire au port des EPI.

Alors comment faire pour s’assurer que tous vos employés portent le(s) bon(s) EPI, au bon moment, pour la bonne situation ?

Mais d’abord, qu’est-ce-qu’un un EPI ?

Le Code du travail (article R.4311-8) définit les Équipements de Protection Individuelle comme étant « des dispositifs ou moyens destinés à être portés ou tenus par une personne en vue de la protéger contre un ou plusieurs risques susceptibles de menacer sa santé ou sa sécurité ».

Une personne portant un masque pour se protéger des risques infectieux l’entourant porte donc un EPI. A contrario, un malade portant un masque pour protéger son entourage d’un risque infectieux ne porte pas un EPI, mais un dispositif sanitaire.

Ils peuvent protéger d’un risque ou de plusieurs à la fois. Par exemple, les cagoules de soudage protègent à la fois contre le risque d’inhalation des fumées et contre les rayonnements dangereux pour les yeux (source INRS).

Quelles obligations pour l’employeur ?

Pour commencer, l’employeur doit répertorier l’ensemble des situations de travail exposant ses employés à des nuisances pour ensuite pouvoir identifier et évaluer les risques qu’elles présentent. Ces risques sont répertoriés dans le document unique de l’entreprise (ou DUERP) et donnent lieu à la mise en place d’un plan d’action pour y remédier.

L’employeur doit prioritairement chercher à supprimer ou maîtriser le risque. Si ce n’est pas possible, il privilégiera les protections collectives avant de penser à l’utilisation des EPI.

Les EPI ne sont donc envisagés qu’en dernier recours et doivent garantir le niveau de protection correspondant au niveau de risque (source INRS).

L’employeur doit fournir gratuitement les EPI ainsi que moyens permettant de les entretenir et de les laver.

Il doit également garantir le maintien en conformité des EPI qui le nécessitent. 

Dans certains cas, les révisions, ou vérifications périodiques, sont effectuées en fonction des exigences réglementaires et répertoriées sur le registre de sécurité de l’entreprise. C’est le cas pour les harnais de sécurité par exemple. Quel que soit l’EPI, l’employeur doit tenir compte des instructions de stockage, d’emploi, de nettoyage, de désinfection et de révisions indiquées par le fournisseur (source INRS).

Mais comment les faire porter à tous vos employés ?

Imposer les EPI n’est pas suffisant si vous souhaitez les faire porter à l’ensemble de vos employés, même au plus réfractaires d’entre eux. La clé, c’est d’obtenir leur adhésion lors de la mise en place d’un nouvel EPI.

Pour cela, vous devrez choisir un EPI approprié au risque à prévenir, adapté au travailleur et compatible avec le travail à effectuer en vous appuyant sur l’analyse du poste de travail. Vous devez prendre en compte l’importance du risque, la fréquence d’exposition, les caractéristiques du poste de travail et les performances de l’EPI. Après consultation du CSE, vous pourrez alors déterminer les conditions de mise à disposition et d’utilisation des EPI par vos salariés, notamment en terme de durée (source INRS).

En impliquant un panel d’employés dans une phase de test, vous pourrez choisir l’EPI en tenant compte de leurs retours quant confort ou à la gêne ressentie, la création d’un éventuel autre risque ou encore la compatibilité entre différents EPI devant être portés en même temps.

La consultation des employés et les phases de tests vous aideront à obtenir plus facilement l’adhésion de tous. Les membres du panel de tests deviennent en quelque sorte les ambassadeurs de votre démarche auprès du plus grand nombre.

Enfin, informer et former vos employés à l’utilisation des EPI et au risque qu’ils préviennent reste indispensable pour faciliter l’ensemble de votre démarche de prévention (source INRS).

En conclusion…

L’employeur est tenu de sanctionner le non port des EPI. Certaines entreprises recourent notamment à des sanctions de type « retenu sur salaire » à l’encontre des employés pour garantir le port des EPI. Mais combien de personnes arrêtent définitivement les excès de vitesse après avoir reçu une contravention ? Très peu. Peut-être même aucune.

C’est pourquoi je vous recommande vivement de favoriser une démarche d’adhésion au détriment d’une démarche d’obligation et de punition.

Plus votre démarche de prévention sera complète et plus vous impliquerez vos employés dans celle-ci, plus vous obtiendrez des résultats concrets.

Pour cela, vous devez vous baser sur une bonne évaluation des risques associés à une bonne information et formation de vos employés.

Cette démarche pouvant être très chronophage et difficile à mener seul, avez-vous pensé à vous faire accompagner par un expert pour y arriver ? 


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