Conseil 04/09/2022

Après un été des plus marquant, pensez-vous renforcer votre prévention du risque incendie ?


De la Dune du Pilat aux Monts d’Arées, la France a été ravagée par les incendies cet été. En plus des victimes civiles, de nombreux professionnels ont été touchés, et ce, à plus ou moins grande échelle. La reconstruction après un tel désastre sera difficile, voire impossible pour certains. Pour ne pas en arriver là, pensez-vous renforcer la prévention du risque incendie dans votre entreprise ?

Je vous parle dans cet article des 3 sources, conséquences et axes de prévention majeurs concernant le risque incendie en milieu professionnel.

Les 3 sources à connaître et à séparer

Tout d’abord reprenons les basiques.

Un incendie est une combustion qui se développe sans contrôle dans le temps et dans l’espace. Il démarre par une combustion issue de la combinaison :

  • D’un combustible (matière inflammable comme le bois ou le papier par exemple)
  • D’un comburant (de l’oxygène ou de l’air par exemple)
  • D’une source d’inflammation (comme une flamme ou une étincelle par exemple)

La combinaison de ces 3 sources est plus communément appelée triangle de feu (source INRS).

Un incendie ne peut se déclarer que lorsque les 3 éléments du triangle de feu sont présents. Pour les professionnels, la prévention de ce risque tourne donc autour du fait de s‘assurer qu’ils ne sont jamais réunis en un même endroit au sein de leur entreprise.

Les 3 conséquences à prévenir

« Heureusement » le risque incendie ne génère chaque année qu’un nombre de victimes peu élevé en entreprise.

Malheureusement, il n’en va pas de même pour les entreprises touchées. En effet, les deux tiers d’entre elles disparaissent dans les mois qui suivent un sinistre (source INRS). 

En plus du risque de fermeture, les conséquences d’un incendie peuvent être multiples et imprévisibles. Toutefois, elles peuvent être regroupées en 3 grandes familles :

  • Coûts humains : blessures physiques, décès ou encore traumatismes psychologiques, etc.
  • Coûts financiers : indemnisations des employés en cas d’arrêt temporaire ou définitif de l’activité, dégâts matériels, destruction des locaux, perte d’exploitation, etc.
  • Coût environnemental : pollution de l’air, des sols, de l’eau, production de déchets, etc. (source Préventica)

Quelles que soient leurs natures, ces conséquences sont désastreuses pour l’entreprise. D’autant plus qu’elles doivent être assumées alors même que l’activité est réduite ou stoppée totalement. Que l’entreprise se porte bien ou non avant le désastre, il est difficile, voire impossible, de se relever dans de telles conditions.

Les 3 axes de prévention à privilégier

Les victimes d’un incendie décèdent généralement à la suite d’une asphyxie ou d’une intoxication par les fumées. La réglementation française du travail est donc logiquement axée sur l’évacuation des personnes et des fumées. Pour limiter les dégâts, tout l’enjeu est quant à lui d’intervenir le plus vite possible.

C’est pourquoi la prévention du risque incendie s’articule autour de 3 axes principaux :

  • Supprimer les causes de déclenchement d’un incendie par le biais de mesures techniques et organisationnelles.
  • Limiter l’importance des conséquences humaines et matérielles.
  • Favoriser l’intervention des personnes et des secours (source INRS).

C’est seulement après une étude de risque poussée que l’entreprise est en mesure de choisir les moyens de prévention, protection et limitation à mettre en place pour prévenir le risque incendie. La prévention est très réglementée en France, notamment pour les établissements recevant du public (ERP) et les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), ce qui peut conduire les exploitants et maître d’ouvrage à se dire qu’en respectant le minimum réglementaire, le site est protégé… ce qui est loin d’être le cas ! Par exemple, un bâtiment administratif (non ERP) accueillant des centaines de personnes n’est pas tenu réglementairement de disposer de détection automatique incendie (déclenchant automatiquement l’alarme d’évacuation en cas de départ de feu) mais pour autant l’Employeur reste tenu d’assurer la sécurité des travailleurs en cas d’incendie dans ce bâtiment… Nous voyons bien ici l’intérêt de réaliser une étude approfondie pour ce risque et ce quelque soit l’activité du site.

Pour conclure…

Pour prévenir et maîtriser au mieux le risque incendie, de nombreuses actions doivent être mises en place. Vous aurez par exemple à intervenir sur l’organisation des locaux et du travail, l’installation de matériel de lutte et d’alerte contre les incendies, la formation du personnel, etc. Il vous appartient donc de réserver une place de choix pour ce risque dans votre document unique par le biais d’une évaluation du risque la plus complète possible. Au regard des moyens déjà disponibles dans votre entreprise et des actions qui vous restent à mener, pourquoi ne pas faire appel à un professionnel pour vérifier que rien ne vous a échappé ? 


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