Conseil 11/07/2022

Êtes-vous sûr.e de considérer les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) à leur juste valeur?


En dehors des secteurs les plus touchés (agroalimentaire, métallurgie, construction automobile et BTP), le risque de Troubles Musculosquelettiques (TMS) est souvent mal considéré en entreprise. Depuis 20 ans, les TMS sont pourtant la première maladie professionnelle en France (source INRS).

Dans cet article, revoyons ensemble la définition de TMS, quelques chiffres clés les concernant et les moyens pour vous en prémunir.

Un trouble musculosquelettique, c’est quoi au juste ?

Les TMS touchent principalement les articulations, les muscles et les tendons. 

Ils touchent les articulations des membres supérieurs (épaule, coude, main, poignet et doigts), le bas du dos et moins fréquemment les articulations des membres inférieurs (genoux, chevilles).

En 2017, la répartition des TMS était la suivante :

  • 38% : main, poignet, doigts
  • 30% épaule
  • 22% coude
  • 7% bas du dos
  • 2% genoux

Les TMS sont à l’origine de douleurs, de raideurs, de maladresses ou encore de pertes de force. Celles-ci sont généralement dues à des facteurs physiques (gestes répétitifs, travail statique, efforts physiques excessifs, etc.), combinés à des facteurs psychosociaux (pression temporelle, travail monotone, manque de soutien, etc.).

En résumé, les TMS proviennent donc d’un déséquilibre entre les capacités du corps et les contraintes auxquelles il est exposé (source Ameli).

Des chiffres qui interpellent

Comme je vous le disais précédemment, les TMS sont la première maladie professionnelle en France, et ce, depuis 20 ans.

En 2017, pas moins de 87% des maladies professionnelles reconnues étaient des TMS.

La même année, ils ont eu à eux-seuls un coûts direct pour les entreprises de 2 milliards d’euros à travers les cotisations accidents du travail et maladies professionnelles (AT/MP).

22 millions de journées de travail perdues ont directement été associées à ces pertes financières.

C’est affolant…

D’autant plus que 45% des TMS entrainent des séquelles lourdes allant jusqu’à des incapacités permanentes.

Mais comment se prémunir de ce risque omniprésent ?

Tout d’abord, gardons en tête que l’activité professionnelle peut jouer un rôle dans l’apparition, le maintien et l’aggravation des TMS. Ce risque doit donc être pris en compte à différentes échelles. On cherchera ainsi à ne pas créer, à ne pas entretenir ou à ne pas aggraver de TMS.

Cette tâche est d’autant plus compliquée que les TMS ont systématiquement des causes multiples liées au poste et à l’environnement de travail, à l’organisation de celui-ci et au climat social de l’entreprise (source INRS).

Puisqu’aucune réglementation spécifique n’encadre ce risque, nous devons nous référer à l’obligation générale de l’employeur de préserver la santé physique et mentale des employés (article L. 4121-1 du Code du travail).

La prise en compte de ce risque doit donc être effectuée à l’échelle de la prévention des risques, mais aussi de la pénibilité au travail.

Pour conclure…

Quel que soit votre secteur d’activité, vous êtes forcément touchés par le risque de Troubles Musculosquelettiques. 

D’après les chiffres clés repris dans cet article, il est clair que vous devez mettre en place des moyens pour prévenir et encadrer ce risque. Vous y gagnerez en performance (moins d’arrêts de travail ou encore de turnover) et en qualité de vie et conditions de travail (QVCT) (source INRS). 

Cette démarche doit commencer par l’évaluation des risques aux postes de travail, en lien avec le DUERP, qui doit conduire à leur intégration dans le document unique de votre entreprise.

Vous serez ensuite en mesure de mettre en place un plan d’action pour réduire les risques de TMS et les maîtriser.

A la lecture de cet article je m’interroge, êtes-vous sûr.e  d’avoir considéré les risques de Troubles Musculosquelettiques à leur juste valeur dans leur entreprise ?


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